Depuis que le CPF a remplacé le DIF, de nombreux changements sont apparus.
En tant que responsable de formation, comment les appréhender pour en faire un véritable atout pour vos collaborateurs et votre entreprise ?
Se former est devenu essentiel avec la crise. Le CPF (Compte Personnel de Formation) reste l’un des meilleurs moyens de financer la montée en compétences de ses salariés.
Un dispositif qui implique de nombreux changements depuis la fin du DIF (Droit Individuel à la Formation).
En effet, le collaborateur a désormais l’entière gestion de sa cagnotte pour effectuer la formation de son choix.
Une flexibilité bienvenue à l’heure actuelle. Toutefois, en tant que responsable de formation, vous pouvez l’orienter, l’accompagner et l’informer.
Vous êtes également soumis à des obligations.
Mais comment faire en sorte que cet outil soit utile aussi bien pour le salarié que pour votre entreprise ?
Le CPF en pratique pour les responsables de formation
Depuis la réforme de la formation professionnelle, vous ne gérez plus les heures de formation de vos salariés.
Et ce n’est pas le seul changement.
Du DIF au CPF : quels changements ?
Le DIF a été remplacé par le CPF afin de rendre la formation professionnelle plus accessible.
Les salariés peuvent ainsi développer leurs compétences, en acquérir de nouvelles, se reconvertir tout en changeant de poste.
Ce compte personnel les accompagne maintenant jusqu’à la retraite et peut être mobilisé même en période de chômage ou en cas de changement d’employeur.
Le salarié doit, pour cela, se rendre sur la plateforme et saisir ses identifiants pour connaître le montant de sa cagnotte et sélectionner la formation de son choix.
Sa cagnotte est créditée en euros en fonction de son nombre d’heures travaillées.
Autre nouveauté : le salarié n’est désormais plus dans l’obligation de demander votre accord pour réaliser une formation, si celle-ci se déroule en dehors des heures de travail.
Dès lors, les frais afférents ne dépendent pas de l’entreprise et les heures de formation cumulées sont gérées par la Caisse des dépôts (CDC).
Ce qui ne signifie pas pour autant que vous n’avez pas de devoirs vis-à-vis du dispositif.
▶️ Comprendre le CPF en 3 minutes
Source : GIP-FTLV Bourgogne
Quelles sont les obligations de l’entreprise ?
La formation restant également un outil au service de l’entreprise, vous devrez vous soumettre à un certain nombre d’obligations :
- Élaborer un “plan de développement des compétences” mentionnant les formations obligatoires et non obligatoires ;
- Organiser deux entretiens professionnels par an avec votre salarié pour faire le point sur vos besoins respectifs en matière de formation, ses possibilités d’évolutions, etc. Au delà de 50 salariés, l’entreprise risque une sanction si elle ne répond pas à cette obligation ;
- Accorder un congé de formation au collaborateur qui le demande dans le cadre du CPF de Transition qui remplace le congé individuel de formation. Vous aurez néanmoins la possibilité de le refuser si cela nuit à l’organisation du temps de travail ;
- Contribuer au financement du CPF en fonction du nombre de salariés de votre entreprise.
À cela s’ajoutent des financements spécifiques à certaines situations : accord de branche, licenciement d’un salarié pour cause de non-modification de son contrat…
Malgré ces obligations, le CPF présente de nombreux avantages pour les entreprises.
CPF : comment en faire un atout pour son entreprise ?
La crise est passée par là et a fragilisé les organisations, les mettant face à une compétitivité accrue.
La formation est, dès lors, un enjeu majeur et le CPF devient un outil au service de la reprise.
Les avantages du CPF pour l’employeur
Le CPF est un sérieux atout, encore plus en temps de crise. Il permet de développer des compétences indispensables et ainsi de :
- Lutter contre l’obsolescence des compétences ;
- Rester compétitif dans un contexte incertain ;
- Motiver ses salariés et les fidéliser en contribuant à leur bien-être au travail ;
- Maintenir leur employabilité ;
- Réduire vos coûts de formation en étant exonéré de charges et en ne finançant pas l’intégralité de la formation.
Ces avantages sont indéniables et méritent que vous vous investissiez en mettant en place une stratégie efficace.
Accompagner et orienter les salariés
Avec le CPF, les rôles de responsable de formation et des ressources humaines ont pris tout leur sens.
Vous accompagnez ainsi les salariés vers davantage d’autonomie dans le développement de leurs compétences.
Vous avez un véritable rôle de conseil et vous pouvez les orienter.
Ces derniers peuvent en effet se sentir démunis face à l’importante offre de formation.
L’entretien professionnel sera l’occasion d’aborder tous ces sujets, mais n’hésitez pas à faire des points réguliers et à réaliser un suivi des formations.
Enfin, si le montant de la cagnotte du salarié n’est pas suffisant, vous pouvez participer au financement en le complétant, en fonction de votre budget formation.
Abonder le CPF de vos salariés
Votre salarié vous demande de co-financer une formation ?
Si celle-ci répond à votre plan de développement des compétences, pourquoi ne pas le faire ?
C’est une très bonne stratégie pour tirer tous les avantages de ce dispositif.
On parle alors d’abondement du CPF ou de dotation.
Deux choix s’offrent ainsi à vous en fonction du nombre de salariés concernés : verser le montant directement à la CDC ou réaliser un abondement automatisé.
En conclusion
Le CPF n’a désormais plus aucun secret pour vous.
Vous en connaissez les nouveautés, les obligations et les avantages.
Il ne vous reste plus qu’à l’inclure dans votre plan de développement des compétences pour en voir tous les bénéfices, notamment dans le cadre d’une reprise d’activité.