Les clés de la qualité de vie au travail

Les clés de la qualité de vie au travail - Skills Mag
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Une démarche Qualité de Vie au Travail (QVT) vise à améliorer les conditions de travail des salariés, mais également la qualité de service et la performance de l’entreprise. Un élément fondamental pour une stratégie RH réussie. Voici les éléments à déployer pour une démarche QVT efficace.

52% des salariés pointent du doigt une dégradation du bien-être au travail en France selon une étude de l’Observatoire Entreprise et Santé de 2019 Viavoice – Harmonie Mutuelle. Burn-out, souffrance au travail, non-déconnexion… Pour éviter ces situations, le bien-être des salariés devient en effet la priorité des entreprises. Exit la corvée quotidienne que représente le travail. 

Au fil des ans, les mentalités ont évolué pour tendre vers un modèle où le lieu de travail devient un espace où il fait bon vivre. Les dirigeants et managers adaptent leurs méthodes de management pour répondre à une demande des salariés : prendre en compte leur bien-être. On comprend alors l’émergence du concept de la QVT. 

Mais qu’est-ce vraiment que la QVT ? Quelles sont les attentes des salariés, et surtout comment mettre en place une démarche QVT pour assurer sa réussite ? Zoom sur les clés de la qualité de vie au travail.

Qu’est-ce que la QVT ?

Les facteurs clés de la QVT - Skills Mag

Il n’existe pas de définition unique au concept de la qualité de vie au travail. La QVT est un terme qui désigne à la fois les conditions de travail et le bien-être du personnel.

Si le concept est apparu dans les années 70, ce n’est qu’en 2013 que l’on arrive à la définir avec plus de précisions. C’est en effet à cette date que l’Association nationale interprofessionnelle (ANI) pose les leviers et les moyens à mettre en œuvre pour améliorer la qualité de vie des employés.

L’une des définitions proposées par l’ANI pour la QVT est la suivante : « La qualité de vie au travail peut se concevoir comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun.e, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué. »

En mars 2022, le concept est approfondi : la QVT devient la QVCT, pour “qualité de vie et des conditions de travail”. La volonté est alors de mettre l’accent sur les modalités d’exercice du travail et la prévention des risques professionnels. Cours de yoga, espace détente, séminaires… De nombreuses entreprises soucieuses du bien-être de leurs salariés font preuve d’imagination pour contribuer à l’épanouissement de leurs salariés bien que cela n’ait pas d’impact sur le travail en lui-même mais plutôt sur leur productivité et leur motivation.

La QVCT s’inscrit davantage dans les pratiques managériales, les parcours professionnels et les relations interpersonnelles présentes dans les sociétés. Tous les membres de l’entreprise sont concernés par la démarche QVT, car il s’agit d’un dialogue continu et participatif entre les salariés, les managers et les dirigeants. C’est donc à vous de vous approprier la démarche pour construire votre propre définition, tout en gardant les éléments clés de la QVT en tête.

Le bien-être au travail est souvent associé à la QVT. Or, même si cette notion est présente dans la définition de l’ANI, ce sont deux choses bien distinctes. Le bien-être au travail a une dimension plus subjective, puisque nous percevons tous de manière différente nos conditions de travail. Il fait appel au plaisir, à la satisfaction et à l’estime de soi.

▶️ La qualité de vie au travail en 1 minute

Source : Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact)

Les six facteurs clés de la QVT selon l’ANACT

La QVT se définit avant tout par la recherche d’un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, des conditions de travail favorables, le sens que chacun porte au travail et les enjeux de la santé au travail. En 2007, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) a défini la qualité de vie au travail selon six facteurs :

  1. Les relations au travail et le climat social. Cela concerne les interactions dans l’entreprise, l’égalité entre les salariés, les relations avec les collègues et la hiérarchie, la reconnaissance envers les salariés ou encore le rôle des managers et leur façon de guider leurs équipes.
  2. Le contenu du travail. L’autonomie dont disposent les salariés, la variété des missions et tâches, le niveau de responsabilité, le type de poste, les outils mis à disposition, le travail d’équipe, etc.
  3. La santé au travail. Les horaires de travail, l’environnement, les locaux, les équipements, la politique en matière de télétravail, etc.
  4. Les compétences et le parcours professionnel. L’évolution des carrières, la formation, l’intégration, etc.
  5. L’égalité professionnelle. L’égalité des chances, l’égalité homme/femme, la non-discrimination, l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, etc.
  6. Le management participatif. Le partage, la création de valeur, la performance, la participation aux activités de l’entreprise, etc.

C’est donc sur ces différentes « clés » que vous pourrez émettre des leviers pour mettre en place votre démarche QVT.

Comment mettre en place une démarche QVT ?

Comment mettre en place une démarche QVT  - Skills Mag

Le guide de la qualité de vie au travail du ministère de l’action et des comptes publics en collaboration avec l’ANACT a défini avec précisions les étapes clés à suivre dans le cadre d’une démarche QVT. Il est primordial de ne pas démarrer une démarche QVT si vous n’êtes pas prêt à appliquer les mesures, au risque de créer de la frustration auprès de vos salariés. Une perte de confiance et un désengagement des salariés vis-à-vis de l’entreprise auraient l’effet inverse que celui initialement souhaité.

1. Définir les objectifs

Lors de cette première étape, il est essentiel d’écouter les besoins et les suggestions de vos salariés. Appliquer un style de management participatif est donc un excellent moyen de placer vos salariés au cœur de la démarche QVT. Ils sauront vous exposer leurs idées qui vous aideront ensuite à définir vos objectifs.

Il est conseillé d’afficher explicitement le projet d’amélioration des conditions de travail pour partager la vision globale de la démarche et de nommer une équipe qui sera en charge du projet.

Cette première étape vise à connaître le contexte actuel et à définir les enjeux de la démarche QVT.

2. Intégrer les acteurs clés au processus

Créer une équipe de pilotage au sein de l’entreprise est idéal pour créer une adhésion autour du projet. Néanmoins, il est fort probable que cette équipe ne puisse pas porter à elle seule la démarche QVT. La direction de l’entreprise et les managers devront bien évidemment être porteurs du projet et créer des liens pour ouvrir le dialogue avec les salariés. Mais il vous est possible d’intégrer d’autres acteurs pour la mise en place de votre démarche QVT : 

  • Les représentants du personnel vous seront d’une grande aide, car ils ont pour rôle de « promouvoir la santé, la sécurité et l’amélioration des conditions de travail ». Ils sont donc bien souvent de réels moteurs dans une démarche QVT.
  • La médecine du travail et la caisse d’assurance retraite et santé au travail (CARSAT) sauront vous apporter leur expertise en matière de prévention lors de la définition de vos objectifs.
  • Il vous est aussi possible de vous tourner auprès d’intervenants des risques professionnels (IPRP) qui assurent des missions de conseil.
  • Sachez également que les associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail (ARACT) soutiennent les PME dans leur démarche QVT en proposant des financements et des guides selon votre secteur d’activité. 
  • Les mutuelles proposent également des actions de prévention en entreprise.

3. Tester les mesures

Une fois les objectifs définis, il convient de définir le processus pour engager la démarche QVT. C’est lors de cette étape que les différents acteurs de la démarche verront leurs marges de manœuvre se développer.

Cette mise en application est la partie la plus importante parce que concrète. Proposition d’outils, méthodes à appliquer dans le fonctionnement quotidien de votre structure, espaces de discussion, ateliers, formations etc. Les mesures adaptées à votre entreprise qu’il convient de développer peuvent être multiples.

4. Évaluer la démarche QVT

Ne commettez pas l’erreur de penser qu’une fois que les mesures sont mises en place, la démarche est terminée. S’inscrire dans une démarche QVT c’est pratiquer une amélioration continue.

Pour cela, il est essentiel de se munir d’indicateurs QVT (accidents du travail, maladies professionnelles, turnover, absentéisme, satisfaction des salariés, etc.) et de réaliser un suivi des objectifs sur le long terme.

Quelques exemples d’actions possibles pour une démarche QVT

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Si vous le pouvez, définissez des actions à court, moyen et long terme. Cela permettra aux salariés de noter rapidement les changements opérés, rendant le projet plus concret. Voici quelques actions possibles à inscrire dans une démarche QVT :

  • Mise en place du télétravail ;
  • Mieux répartir la charge de travail ;
  • Améliorer la coopération entre les différents services ;
  • Favoriser la créativité, la prise de risque et l’innovation ;
  • Prendre en compte les obligations personnelles des salariés en veillant aux heures de réunions ;
  • Pratiquer la communication non violente ;
  • Formez les salariés aux postures de travail ;
  • Appliquer la déconnexion.

Enfin, sachez que pour de nombreux salariés, la QVT est plus importante que le salaire perçu. Un salarié heureux de venir travailler est en moyenne 30 % plus productif et est moins absent. Miser sur une démarche QVT c’est rendre ses salariés heureux et épanouis tout en prenant soin de leur santé.

Tiphaine Ruppert - Skills Mag
Tiphaine Ruppert-Abbadi
Tiphaine Ruppert-Abbadi
Journaliste en presse écrite pendant près de dix ans en France, je travaille désormais comme rédactrice depuis un pays où le soleil brille au moins 300 jours par an. Transmettre et partager l'info, mais aussi les savoirs et les compétences font partie des choses qui m'animent dans le métier que j'ai choisi. Un leitmotiv que je retrouve forcément quand il s'agit d'aborder les questions de formation professionnelle.

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